Environnement, bruit et gêne sonore

Les plaintes liées à l’environnement industriel ou artisanal sont jugées comme fondées ou non selon la réglementation afférentes aux ICPE ou celle réglant les bruits et nuisances de voisinage. Beaucoup de plaintes de la part de riverains ne sont pas retenues, parce qu’elles ne sont pas fondées selon les critères de pression acoustique ou d’émergence applicables. Lorsqu’il y a mise aux normes des équipements industriel incriminés, toutes les plaintes ne s’éteignent pas… Cela signifie-t-il que les critères réglementaires ne coïncident pas avec le niveau de gêne sonore ressentie ? 

Nuisances sonores dans l’environnement 

Le bruit est un phénomène acoustique qui produit une gêne auditive désagréable voire gênante dans la vie de tous les jours. En effet, un excès de bruit peut avoir des répercussions sur la santé, notamment au niveau des effets provoqués sur l'audition des habitants ou travailleurs exposés à des nuisances sonores. Il existe de nombreuses sources de bruit, notamment au niveau du secteur de l'industrie, du bâtiment, du voisinage, des infrastructures présentes dans certains lieux...

On retiendra que le bruit dans l’environnement provient essentiellement de trois familles de sources de nuisances sonores liées à l’activité humaine :

  • Les transports aériens et terrestres tels que les avions, trains, tramways, véhicules routiers ;
  • L’industrie et l’artisanat, comprenant aussi les chantiers extérieurs ;
  • Les ERP (Établissements Recevant du Public), comprenant les lieux tels que les cinémas, les restaurants, les lieux de spectacle, les magasins…).

Le bruit émis par une source sonore dans l’environnement varie en fonction de la distance à laquelle se trouve le récepteur des nuisances. La pression acoustique baisse avec l’augmentation de la distance. D’autre part, le bruit subit des modifications spectrales suite à la divergence géométrique, à l’absorption atmosphérique, aux interférences entre les ondes directes et les réflexions sur le sol, la végétation ou les bâtiments, aux hétérogénéités locales de l’atmosphère (température, pression, humidité, vent).

Des directives européennes ont initié la cartographie acoustique des territoires, villes, aéroports, noeuds autoroutiers, zones industrielles, et autres environnements… En unifiant la méthodologie à employer. Les valeurs cartographiées constituent un outil indispensable à la gestion du bruit par les collectivités.

Reprenant une tendance internationale, la commission européenne préconise l’emploi de Lden, le niveau de pression acoustique pondéré sur 3 périodes journalières (jour, soir, nuit) pour représenter le niveau d’exposition voire de pollution sonore dans un environnement précis.

Ces valeurs sont représentées sous forme de cartographies des niveaux d’exposition au bruit. Pour éviter les variations à court terme, on prend de préférence des moyennes en récoltant les données sur plusieurs mois, voire sur une année afin de recueillir les données sonores de toutes les activités se situant aux alentours des infrastructures ou du lieu en cause du bruit.

En visitant certains lieux, on remarque que la gêne acoustique qu’on ressent lorsqu’on est exposé aux divers bruits n’est pas toujours en corrélation avec les valeurs reportées sur les cartes.

Caractéristiques du bruit

Le bruit est défini comme un son non musical, ou comme tout son trop puissant par rapport à son contexte. Mais un son, même musical, peut devenir un bruit par répétition ou dans un contexte inapproprié (répétition de partie de batterie dans un immeuble résidentiel par exemple…).

Une définition plus simple et plus générale est que le bruit est « un son non désiré ».

À partir d’une certaine intensité selon ses caractéristiques, le bruit peut endommager l’ouïe de façon temporaire ou définitive, à vie.

Les réglementations visant la protection des travailleurs, celles limitant les intensités admissibles dans les salles de concert, entre autres, sont censées éviter ces dommages.

Plus le bruit est intense, moins l’identité du bruit est importante. Seule la pression acoustique compte. Lorsque l’intensité baisse, les caractéristiques acoustiques du bruit (impulsions, tonalité,…) deviennent aussi importantes que la pression acoustique.

Aux intensités typiques des bruits d’environnement, on ne parle plus uniquement de dommages physiologiques, mais surtout de gêne ressentie. Cette dernière est plus difficilement quantifiable, d’autant plus que les spécialistes ne s’accordent pas sur sa définition…

La notion de gêne est alors entachée de subjectivité et de variabilité dans le temps. Les riverains sont en plus fortement influencé par l’espoir d’améliorations suscité par le fait d’être questionnés. Pour l’industriel, ce n’est évidemment pas un moyen fiable d’évaluation de l’empreinte sonore de son entreprise dans l’environnement.

On pourrait aussi imaginer mesurer la nuisance du bruit par le nombre relatif de plaintes déposées par des riverains. Ce n’est pas un indicateur fiable, comme le montre de nombreux exemples comme celui-ci : les riverains d’une gravière, ouvriers de cette même gravière, vont-ils déposer une plainte contre leur entreprise au risque de perdre leur emploi ?

La difficulté à caractériser des niveaux intermédiaires de bruits, typiques des bruits dans l’environnement, tient à la difficulté d’établir une relation précise entre le ressenti et des grandeurs physiques mesurables.

La « qualité » du bruit, soit l’ensemble de ses caractéristiques, détermine le niveau de gêne perçu autant que son intensité. Les grandeurs physiques habituelles ne suffisent pas à prédire le niveau de gêne perçu par les riverains. Il semble, par exemple, qu’une majorité de gens jugent qu’à même intensité, le bruit d’un train est moins gênant que celui d’un avion.

Des associations de jugements autres que liés au bruit peuvent influencer négativement ou positivement la gêne occasionnée. Exemples :

  • Un navigateur à la voile ressent généralement beaucoup plus la gêne produite par des canots à moteur…
  • Les personnes sensibles à l’écologie ressentent d’autant plus la gêne d’une activité bruyante qu’elle est polluante, par exemple s’il s’agit de quais qui passent en forêt…
  • Un employé d’une entreprise industrielle ressent moins la gêne du bruit industriel que celui qui travaille à la campagne…

Il faut remarquer que s’ajoutent à ces différences des facteurs culturels : populations d’autres pays, ou pratiquants d’autres modes de vie, ou citadins par opposition aux ruraux, etc. Tout le monde a entendu parler de ces histoires de citadins qui s’établissent à la campagne et déposent une plainte contre le propriétaire d’un coq qui les empêche de dormir tôt le matin. On sait aussi de recherches linguistiques que des facteurs culturels influencent la sensibilité humaine à certaines fréquences.

Les effets sanitaires du bruit 

Les impacts sanitaires de l'exposition répétée au bruit sont nombreux, on compte notamment :

Les effets sur l'audition : le bruit peut avoir un impact important sur l'audition, notamment causer la surdité, des acouphènes, ou encore l'hyperacousie (tolérance au bruit anormalement basse) ;

Les effets extra-auditifs dits subjectifs : gêne, effets du bruit dans la vie au niveau des attitudes et du comportement social ;

Les effets extra-auditifs dits objectifs : troubles du sommeil, effets directs sur le système endocrinien, sur le système cardio-vasculaire, au niveau du système immunitaire, ainsi que sur les apprentissages et sur la santé mentale.

Facteurs de gêne acoustique

Lorsqu’on est exposé à des bruits, en particulier des bruits d’intensité modérée qui ne produisent généralement pas de lésions de l’ouïe, l’importance de la gêne ressentie dépend de nombreux facteurs qu’on peut classer comme ci-dessous.

Facteurs acoustiques

Le spectre de fréquences, les fluctuations, la dynamique, l’émergence par rapport au bruit ambiant, les impulsions, la durée, la répétabilité,… l’acuité, la rugosité et les autres caractéristiques psychoacoustiques ont aussi un impact sur notre niveau de gêne par rapport aux troubles acoustiques.

Facteurs socio-démographiques

Il existe des différences inhérentes au sexe, à l’âge, au statut social, au temps passé à domicile, à la qualité de propriétaire ou de locataire qui influencent le ressenti des troubles et nuisances sonores et ainsi impactent plus ou moins sur la santé des habitants. 

Facteurs personnels

Chacun a une sensibilité au bruit et aux nuisances sonores différente, en partie déterminée par son métier, par le niveau et la durée d’exposition au bruit au travail. La perception qu’on a du voisinage intervient aussi, comme une éventuelle appréhension vis-à-vis de la source, il peut par exemple s'agir d'une peur suite à un accident.

Decical Acoustique vous accompagne et vous conseille pour tous vos projets de réduction de nuisances sonores dans le cadre du travail.

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